Atelier ALAES – ALOES

Alexandra Akochiat, Université de Nantes

Étude contrastive de l’expression linguistique du repérage spatial en français, anglais et finnois : le cas de venir, come et tulla : amorçage de l’analyse des données

Notre étude contrastive entre le français, l’anglais et le finnois s’intéresse aux verbes de mouvement venir, come et tulla. Nous entendons par verbes de mouvement à la fois les verbes qui encodent un déplacement spatial mais également ceux qui encodent un mouvement cognitif. Ce travail repose sur une analyse sémantique de ces verbes dans chacune des trois langues.

Dans le cadre de cette recherche, nous avons mis en place un protocole expérimental pour recueillir des données linguistiques. Il s’agissait d’une tâche de production pour laquelle les participants devaient décrire, à l’oral, les actions et les mouvements des protagonistes pour chacune des bandes-dessinées, créées spécialement pour le protocole.

Il convient désormais de commencer l’analyse de données et particulièrement l’analyse contrastive entre les trois langues. Plusieurs questions se posent alors : comment amorcer l’analyse statistique de ce corpus de langue parlées ? Comment contraster les trois langues en respectant leur singularité ?

Cette brève tentera d’explorer plusieurs axes d’analyse.

Alexandra Akochiat est encadrée par Pr. Catherine Collin (Nantes Université, LLING UMR 6310) et entame actuellement sa troisième année de thèse. Ses travaux reposent sur une approche contrastive en linguistique énonciative. Elle s’intéresse au français, à l’anglais et au finnois et sa thèse porte sur le repérage spatial dans laquelle figure un volet expérimental.

Aurélien Amet, Sorbonne Université

Horror dans le discours présidentiel républicain américain du 21e siècle : Une transition entre analyses discursives et lexico-grammaticales pour explorer les stratégies rhétoriques de G.W. Bush et D.J. Trump

Cette étude porte sur l’utilisation du mot horror dans 1 770 discours de G. Bush et D. Trump (5,838,932 mots) et examine comment il est mobilisé pour structurer leurs discours. Horror est analysé comme un shell noun selon les critères de Schmid (2000), encapsulant des contenus complexes et facilitant la (re-)catégorisation d’événements traumatiques ou de menaces fabriquées. Chez Bush, horror est lié aux guerres ou attaques terroristes, tandis que Trump étend son emploi à des violences domestiques et des menaces imaginaires, illustrant une transition de l’objet de l’horreur dans le discours républicain. Nous montrons que horror agit comme un emotion word et un emotive word (Macagno et Walton 2014), exprimant à la fois une émotion et un jugement à des fins argumentatives. Cette interprétation, liée à d’autres approches théoriques, permet une évaluation de son impact rhétorique et cognitif. Ce travail met en lumière l’importance des analyses lexico-grammaticales dans l’étude du discours politique, en révélant comment horror est utilisé comme un outil rhétorique pour manipuler les perceptions, amplifier les émotions et légitimer des décisions politiques.

Aurélien Amet est en troisième année de doctorat à la faculté de Lettres de Sorbonne Université sous la direction d’Elise Mignot. Ses travaux de recherche portent sur la création linguistique et la transmission de la peur dans le discours présidentiel américain du 21ème siècle et mêlent analyse de discours et linguistique de corpus.

Publication :

“Donald Trump et le discours de la peur: Mise en scène d’une terrifiante immigration.” ELIS – Echanges de linguistique en Sorbonne, 2024, 9, pp.60 – 79. ⟨hal-04588030⟩

Brahim Bougnouch, Sorbonne Université

Portée de l’adjectif dans les constructions ANP

1. […] faith is a terrible thing to take away from a man. (COCA)

2. While abortion is a terrible thing to be avoided at all costs, it can be necessary […] (COCA)

3.a. It’s a difficult book to read. (COCA)

 b. These 90 students actually had to be selected for those trips. It is a beautiful sight to see. (COCA)

Nous nous intéressons ici aux constructions dont le syntagme attribut est composé d’un Adjectif, d’un Nom et d’une Proposition infinitive. Selon Fleisher (2008 : 20), l’adjectif des constructions ANP ne peut porter que sur le nom ou sur la proposition infinitive. Si cela semble être le cas pour (1) où l’adjectif porte sur la proposition infinitive et pour (2) où il porte sur le nom, les occurrences en (3) remettent en question ce postulat. En effet, dans les constructions du type (3.a), Huddleston et Pullum (2002: 1249) déclarent que l’on peut considérer que l’adjectif porte directement sur la proposition infinitive et indirectement sur le nom : to read [that book] is difficult impliquerait donc this book is difficult. Nous parlerons alors de portée double et indirecte de l’adjectif. En revanche, cette notion de portée double et indirecte se heurte à (3.b) où l’adjectif beautiful semble porter directement sur le nom sight et la proposition to see that sight : nous ferons ainsi l’hypothèse que la portée de l’adjectif dans les constructions ANP peut être double et directe.

Bibliographie

Huddleston, R., & Pullum, G. K. (2002). The Cambridge Grammar of the English Language.

Cambridge University Press.

Fleisher, N. (2008). “A Crack at a Hard Nut: Attributive-Adjective Modality and Infinitival Relatives”. In C. B. Chang & H. J. Haynie (Éds.), Proceedings of the 26th West Coast Conference on Formal Linguistics (p. 163-171). Cascadilla Proceedings Project

Brahim Bougnouch est professeur agrégé et doctorant contractuel à Sorbonne Université. Il est en première année de thèse sous la direction de Elise Mignot et Christelle Lacassain. Ses travaux de recherche portent sur l’interface syntaxe/sémantique dans les constructions du type It’s a beautiful sight to see.

Maëline Buge, Sorbonne Université

D’auxiliaires de modalité à verbes lexicaux : la transition (inachevée ?) de need et dare du vieil anglais à l’anglais contemporain à la lumière des constructions mixtes

Cette communication s’intéresse à la manière dont les verbes need et dare ont évolué depuis le vieil anglais, passant de perfecto-présents à – au moins partiellement – verbes lexicaux, et plus particulièrement à la façon dont cette transition semble être à l’origine de l’existence même des constructions mixtes, au sein desquelles ces verbes présentent simultanément des caractéristiques de verbes lexicaux et d’auxiliaires de modalité. Le but de cette communication est double : d’une part, il s’agira de montrer comment et pourquoi need et dare ont entamé une transition de perfecto-présents à verbes lexicaux à partir du moyen anglais. Nous suggérerons à cette occasion que le développement de need a influencé celui de dare. D’autre part, nous nous intéresserons à l’existence même des constructions mixtes qui illustreraient une transition inachevée – et peut-être toujours en cours – de ces deux verbes. Nous nous concentrerons sur ces constructions en les étudiant à la lumière de théories du changement linguistique tel que le modèle de la superposition (overlap model) présenté par Heine (2003 : 579). 

Maëline Buge est doctorante contractuelle en linguistique anglaise, en troisième année de thèse à Sorbonne Université. Elle est rattachée au CeLiSo (Centre de linguistique en Sorbonne). Elle travaille sur les verbes need et dare du vieil anglais à l’anglais contemporain, sous la direction d’Elise Mignot et de Grégory Furmaniak. Ses recherches portent principalement sur la façon dont ces verbes ont évolué depuis le vieil anglais et sur le lien potentiel entre leur évolution et leur comportement marginal en anglais contemporain

Juliette Cahard, Sorbonne Université

La notion de ‘tête’ dans les cas de coordination nominale

Cette communication porte sur la question de la tête dans les cas de coordination nominale, comme a cat and a pit bull dans

(1) Rory’s two best friends are a cat and a pit bull. (COCA, BLOG : kellymrivard.com, 2012)

L’absence de consensus quant à l’identification de la tête de la structure coordonnée, ainsi que la rareté de la littérature sur cette question précise nous incitent à exploiter les écrits portant sur la coordination et ceux se concentrant sur les notions de hiérarchie et de tête.

Trois hypothèses seront envisagées : les deux éléments coordonnés sont des co-têtes, la conjonction de coordination est la tête et la tête correspond à un nom non exprimé.

Dans un premier temps, nous montrerons, après examen de l’état de l’art, que la structure coordonnée est symétrique (comme Huddleston & Pullum 2002 et Johannessen 1998 et contra Warner 1989 et Mel’čuk 2015), ce qui laisse la notion de la tête non résolue. Dans un deuxième temps, après avoir rappelé les critères permettant l’identification de la tête du SN, nous appliquerons ces critères aux structures coordonnés afin de voir si une identification de la tête domine.

Juliette Cahard est doctorante sous contrat à la faculté de Lettres de Sorbonne Université. Ses travaux de recherche portent sur la notion de tête en particulier au sein des syntagmes verbaux et nominaux dans la description de l’anglais. Elle est en 2ème année de thèse de doctorat sous la direction d’Elise Mignot. Elle est l’autrice de l’article suivant :

Juliette Cahard. The notion of ‘head’ in the description of English: assessment of the semantic and the morphosyntactic locus criteria. ELIS – Echanges de linguistique en Sorbonne, 2024, 9, pp.42-59. ⟨hal-04588012⟩

Jérémy Castanier, Université Bordeaux Montaigne

Entre confusions et transitions dans un ouvrage inconnu : Exploration du Universal Pronouncing Dictionary (1852-56) de Thomas Wright

Ouvrage inconnu, le Universal Pronouncing Dictionary de Thomas Wright, publié à Londres en cinq volumes entre 1852 et 1856, cumule plus de 4 800 pages et de 102 000 entrées accompagnées de transcriptions semi-orthographiques alternant syllabes ouvertes et fermées : season /se’zn/, weapon /wep’n/, pliocene /pli’oseen/, etc. L’étude minutieuse du dictionnaire, à travers une édition manuelle réalisée par nos soins, révèle nombre d’erreurs et d’incohérences transcriptionnelles (boat /boat/ vs longboat /long’bote/, flatten /flat’tn/ vs rotten /rot’n/, etc.) qui expliquent peut-être son infortune. Scientifiquement, le dictionnaire est-il alors tout bonnement à jeter ?

Au-delà des simples erreurs, cartographiables, nous montrerons que c’est précisément l’absence d’attention portée par son auteur à la cohérence transcriptionnelle d’ensemble qui permet d’exprimer une variation phonétique pertinente qu’un auteur parfaitement cohérent aurait probablement réprimée. C’est ainsi que l’ouvrage apparaît comme le témoin d’un système phonologique en transition, à la fois sur le plan diachronique (l’évolution transcriptionnelle au fil des tomes figurant parfois l’évolution récente de la langue) et sur le plan variétal (l’état de langue décrit se révélant à certains égards antérieur ou concomitant à la dissociation entre anglais britannique et anglais américain).

Jérémy Castanier est Maître de Conférences en linguistique et phonologie de l’anglais à l’Université Bordeaux Montaigne (laboratoire CLIMAS, et laboratoire FoReLLIS de l’Université de Poitiers). Ses travaux portent sur la variation en diachronie récente et en synchronie dynamique, en particulier dans les domaines de l’accentuation lexicale et des dictionnaires de prononciation anciens et récents. Il est auteur de Réussir l’épreuve de phonologie à l’agrégation d’anglais (en collaboration avec Dylan Michari), à paraître en 2025 aux éditions Ellipses.

Florent Chevalier, Université de Nantes

Du secteur privé au secteur public : les annonces automatisées comme reflet de la transition de l’opérateur ferroviaire écossais ScotRail

Depuis sa privatisation en 1997 et jusqu’à sa reprise en secteur public en 2022, le réseau ferroviaire écossais ScotRail a vu se succéder plusieurs opérateurs, chacun apportant leur empreinte particulière dans leurs communications aux voyageurs. é. Nous proposons d’étudier l’évolution linguistique des deux types annonces automatiques pré-enregistrées diffusées sur le réseau ScotRail, en gare et à bord des trains. En comparant les deux types d’annonces à travers les deux périodes disponibles (années 2000 et 2020), nous proposons les deux axes de recherche suivants : (1) Est-ce que les voix choisies par ScotRail pour annoncer ces messages programmés accompagnent le changement diachronique de l’anglais écossais, et le cas échéant à travers quelle variété ? (2) Quelles reformulations des annonces peut-on identifier dans les enregistrements les plus récents,  dans la recherche d’un changement d’image de ScotRail après son retour dans le giron du secteur public ? Nos résultats pour le premier axe démontrent que les annonces en gare ont évolué vers un accent Popular Clydeside tandis que les annonces à bord des trains ont davantage fluctué vers un General Scotland. L’analyse est en cours pour la deuxième question. 

Les travaux de Florent Chevalier portent sur les mécanismes de propagation du changement linguistique entre locuteurs, mêlant diachronie large et synchronie étroite. Dans cette approche de changement par accommodation, il s’intéresse aux mobilités des locuteurs comme facteur influençant leur propension à participer à un changement phonétique en cours. Son travail sur les mobilités repose sur une réflexion entre stabilité de la langue et déplacements du quotidien, et inclut de manière tangente une étude des choix linguistiques au sein de l’industrie des transports en commun. 

Romain Delhem, Université Paris Nanterre, CREA (EA 370)

Gradience de la transitivité syntaxique et sémantique

Sémantiquement, un évènement transitif typique est une action effectuée par un agent volontaire qui crée une transition chez un patient concret et individué. Syntaxiquement, un verbe transitif est défini par sa capacité à accepter au moins un objet. Ces deux notions sont gradientes : il existe des éléments transitionnels entre ce qui n’est pas du tout transitif et ce qui l’est totalement, y compris en syntaxe, puisque certains constituants étiquetés comme objets n’ont pas toutes les propriétés traditionnellement associées à cette fonction. Puisque les objets sont souvent définis via la notion de patient, c’est-à-dire un élément participant à une relation extrêmement transitive sémantiquement, on peut s’attendre à un lien fort entre transitivité syntaxique et transitivité sémantique. Une étude statistique des propriétés syntaxiques et sémantiques de constituants objets montre toutefois une corrélation positive mais très faible entre ces deux types de transitivité. Si les objets syntaxiques peuvent être caractérisés à partir d’un prototype sémantique, il semble donc préférable de garder distincts ces deux concepts. 

Romain Delhem est maitre de conférences à l’Université Paris Nanterre et membre du CREA (EA 370). Ses recherches portent sur la syntaxe de l’anglais, en particulier sur les classes lexicales et la complémentation du verbe. 

Mélanie Gantier, Sorbonne Université

Les propositions subordonnées temporelles en WHEN(-EVER) : des relatives sans antécédent ?

Les grammaires traditionnelles proposent une classification syntaxique tripartite des propositions subordonnées : nominales, adjectivales, et adverbiales (Quirk & al., 1985). Nous souhaitons traiter ici d’une sous-catégorie des propositions adverbiales : les propositions temporelles en WHEN(-EVER). L’objectif de la brève sera de discuter la possibilité que les propositions subordonnées traditionnellement considérées comme adverbiales temporelles soient des relatives libres. Pour cela, cette présentation s’appuiera sur une amorce d’une étude qualitative d’énoncés issus du Corpus of Contemporary American English (COCA), du British National Corpus (BNC), mais également de lectures personnelles. Il s’agit ainsi de proposer une distinction parmi les propositions subordonnées en WHEN(-EVER) au sémantisme purement temporel, en émettant l’hypothèse que certaines occurrences puissent être analysées comme des relatives libres (1), tandis que cette lecture serait plus difficile dans d’autres cas (2).

(1) You may not be able to retire when it would be most convenient.

(2) Everybody would be sorry when I was gone. (BNC, in Guillaume, 2009 : 210)

Bibliographie :

QUIRK, R., GREENBAUM, G., LEECH, G. et SVARTVIK, J.,1985, A Comprehensive grammar of the English Language, 12ème édition (1994), Londres, Longman.

GUILLAUME, Bénédicte, 2009. “The status of when- and where- clauses without an overt antecedent”, Anglophonia Caliban/Sigma, 13 (26) | 195-217

Mélanie Gantier est doctorante en 2ème année au sein du laboratoire CeLiSo de Sorbonne Université. Sa thèse porte sur les subordonnées relatives libres et les subordonnées circonstancielles en WHEN(-EVER) et WHERE(-(E)VER) en anglais contemporain et est dirigée par Christelle Lacassain.

Laura Gabrielle Goudet, Université de Rouen

Transitions et négociations identitaires : le nom des variétés

Cette communication s’intéresse à la façon de nomenclaturer les variétés d’anglais et de langues à forte composante anglaise parlées en Afrique de l’Ouest, au Nigéria et au Cameroun. Elle pose la question du continuum langagier entre le pidgin nigérian (vu ici comme un créole, soit une langue de contact à transmission génétique, à comprendre dans la phase 3 de l’évolution des langues de Schneider), jusqu’à l’anglais du Nigéria, du point de vue sociolinguistique, en partant d’un corpus d’ouvrages de référence traitant du sujet des variétés. L’accent sera particulièrement mis sur la phonologie afin de déterminer si la séparation entre le pidgin de Lagos (Deuber, 2005), les variétés d’anglais parlées en Afrique de l’Ouest (Bamgbose et al, 1997 ; Melchers et al. 2019) et l’anglais nigérian (Jowitt, 2020) est claire, ou si des éléments sont attribués à un élément ou l’autre. Les atomicités diverses (anglais d’Afrique, anglais ouest-africain, anglais nigérian standard, pidgin nigérian, dont les deux derniers sont parfois vus comme des variétés respectivement acrolectales et basilectales…) permettent de dégager des éléments communs à toutes ces variétés, comme la réalisation courte de voyelles longues (FLEECE en [i]) et des disparités, comme le traitement de DRESS/FACE, où les réalisations [e/ɛ] dépendent d’autres facteurs, comme l’influence de l’igbo ou du yoruba, décrits dans quelques ouvrages seulement et vérifiables grâce au corpus en ligne.

Références :

Bamgboṣe, A., Banjo, A. Thomas, A. (1997). New Englishes: a West African perspective. Trenton, NJ, Africa World Press.

Deuber, D. (2005). Nigerian Pidgin in Lagos: language contact, variation and change in an African urban setting. Battlebridge.

Jowitt, D. (2019). Nigerian English. De Gruyter Mouton.

Melchers, G., et al. (2019 [2003]). World Englishes. London ; New York, Routledge London ; New York.

Laura Goudet est maîtresse de conférences en linguistique à l’Université de Rouen-Normandie et est membre de l’Institut Universitaire de France depuis 2023. Elle travaille principalement sur la phonologie et la lexicographie des anglais d’Afrique de l’Ouest.

Aurélie Héois, Université Lyon 3

From noun to verb in English: metonymic patterns in verbal meaning construction

The present contribution aims at exploring the influence of the semantic category of the base noun on the semantics of the derived verb in a dataset of 600 denominal verbs randomly selected from VdenomEN (English denominal verbs extracted from lexicographic resources). Each base noun is categorized according to WordNet classes (Miller et al, 1993), and each verb is semantically tagged using Plag’s classification (1999) enriched with Debouzie’s (2024). After describing the general trends linking a verbal category to a nominal class, I describe and analyze the processes at play during derivation through the notion of metonymy as developed in Janda (2011). In this view, metonymy is considered a fundamental cognitive process in word-formation, and as such, can be used in the semantic analysis of the derived outputs. This type of analysis is relevant to describe both general trends and minor processes. Indeed, the same metonymic patterns will usually be involved in the derivation of an artifact noun to its expected output, an instrumental verb. For less expected outputs, such as the performative to piano from the artifact noun piano, the analysis in chains of metonymies shows how different inputs may arrive at a similar output. 

References

Debouzie, C. (2024). Competition between affixation and conversion: Studying noun-to-verb change in Present-Day English. Université Lumière Lyon 2. [PhD] 

Janda, L. A. (2011). Metonymy in word-formation. Cognitive Linguistics, 22(2), 359-392. 

Miller, G. A., Beckwith, R., Fellbaum, C., Gross, D., & Miller, K. (1993). Introduction to WordNet: An On-line Lexical Database. International Journal of Lexicography, 3(4), 235244. 

Plag, I. (1999). Morphological productivity: Structural constraints in English derivation. Mouton de Gruyter.

Aurélie Héois is a PhD candidate from Jean Moulin Lyon 3 University and affiliated with the Centre d’Études Linguistiques – Corpus, Discours et Sociétés (CEL). Her research focuses on the construction and meaning of denominal verbs in French and English, which she carries out under the co-supervision of Denis Jamet-Coupé (Jean Moulin Lyon 3 University) and Éric Corre (Sorbonne-Nouvelle University). 

Céline Horgues & Sylwia Scheuer, Université Sorbonne Nouvelle

Étude contrastive de l’expression linguistique du repérage spatial en français, anglais et

Managing transitions between words: adjusting one’s speech to a foreign interlocutor

Speech accommodation (Giles et al., 1991) has been described for various registers, for example when speakers adjust to non-native interlocutors (henceforth foreigner-directed speech, FDS). The role of connected speech processes, which occur at word boundaries, has been understudied in FDS. Since these have traditionally been described as a common feature of casual rather than careful speech, FDS can be predicted to be more hyperarticulated than speech to NS and this may be evidenced in how speakers manage transitions between words. We hypothesize there will be more occurrences of connected speech processes when addressing a fellow NS than a NNS. To test this, our perceptual and acoustic analyses will focus on the speech adjustments performed by NSs talking to French learners of English (the “tandem” NS-NNS condition) in comparison to when they converse with a fellow adult NS (the “control” condition) in the SITAF corpus (Horgues & Scheuer, 2015). We will run a case study of unscripted interactions where two British speakers engage either with a NS or a NNS interlocutor, comparing the two conditions for frequency and realisation of connected speech phenomena in pre-vocalic and pre-consonantal contexts, and looking into possible ‘interlocutor’ effects.  Our preliminary results reveal that NS-NS and NS-NNS interactions do not exemplify systematic differences but point to the interaction of connected speech phenomena with other speech features and to their dynamic and individual dimensions.

References 

Giles, H., Coupland, N., & Coupland, J. (1991). “Accommodation theory: Communication, context, and consequence”. In H. Giles, J. Coupland, & N. Coupland (Eds.), Contexts of accommodation: Developments in applied sociolinguistics (pp. 1-68). Editions de la Maison des Sciences de l’Homme; Cambridge University Press. https://doi.org/10.1017/CBO9780511663673.001 

Horgues, C. & Scheur, S. (2015). “Why some things are better done in tandem”. In Mompeán, J. A. & Fouz-González, J. (Eds.), Investigating English Pronunciation: Trends and Directions. Basingstoke and New York: Palgrave Macmillan, 47-82

Céline Horgues defended a PhD on the prosody of French learners of L2 English (2010). Since 2011, she has been a senior lecturer in the English Department at Sorbonne Nouvelle University where she teaches English phonetics/phonology, listening comprehension and acquisition/teaching of L2 pronunciation. Her research interests focus on L2 pronunciation teaching/learning, L2 prosody, foreign accentedness (French-accented English and English-accented French), native/non native interactions and tandem learning. She runs the (Tele)tandem anglais/français programme for language students at Sorbonne Nouvelle University. With Claire Tardieu she co-edited a book entitled Redefining Tandem Language and Culture Learning in Higher Education (2020). 

Sylwia Scheuer is associate professor in phonetics and phonology at the Department of English, University of Sorbonne Nouvelle. She got her PhD from the School of English, Adam Mickiewicz University in Poznań, Poland, where she worked as associate professor until 2005. Her PhD dissertation (1998) provided a corpus-based analysis of interference-motivated pronunciation errors in Polish students of English. She was a visiting lecturer at the Department of Linguistics, University of Vienna, 1998-2001. Her teaching and research have focused on second language acquisition, phonetics and phonology, foreign accent, general linguistics, sociolinguistics, and English as a Lingua Franca.

Aliénor Jeandidier & Yulia Troitskaia

Fake, news et fake news : des mots de la langue française ? Étude d’emprunts à l’anglais, de leurs potentiels équivalents français et de leurs usages

Using borrowings from English has always raised questions, especially in a situation of “onomasiological competition” (Grieve et al. 2016) where an emerging term and a preexisting term refer to the same concept. Why and how are English borrowings used in relation to potential French equivalents? The present study sets out to examine English loanwords widely used in current discourse, and yet not integrated into French: the lexemes fake and news, and the syntagm fake news. They all compete with French equivalents. The uses of these loanwords and their equivalents will be analyzed in two Web 2.0 corpora: the general corpus French Web 2023, and the specialized corpus of marketing blogs Blogs 1-5 FR 2018-2023. The aim is to identify any preferred collocations for borrowings compared with equivalents, and to determine whether there are any strong associations with specific discursive fields. Multifactorial analyses drawing on the Behavioral Profile approach (Gries & Divjak 2009, Glynn & Robinson 2014) will be applied to check for any significant differences in usage between a general corpus and a specialized corpus, particularly in terms of spread, frequency, and context of use. Finally, in order to establish points of comparison in semantic domains, a comparative study of the English words in their original language will be conducted in the English Web 2021 corpus.

Aliénor Jeandidier is an English language teacher at the University of Burgundy. She holds a PhD in English Linguistics from Université Jean Moulin Lyon 3. Her thesis, entitled To buzz or not to buzz? A cognitive linguistics study of recent popular loanwords (buzzwords) from English to French, was defended on September 20, 2024, under the supervision of Professors Denis JAMET-COUPÉ (Lyon 3) and Dylan GLYNN (Paris 8). Her field of research is lexicology, with a specialization in cognitive semantics. Her current research focuses on borrowings from English, and linguistic phenomena around the concept of attention economy.

Yulia Troitskaia is a doctoral student in Russian linguistics and a temporary teaching and research associate in Russian at Université Jean Moulin Lyon 3. Her research focuses on English borrowings in marketing discourse in Russian and French, under the supervision of Olga Artyushkina, Senior lecturer in Russian linguistics at Sorbonne University. Her research focuses on borrowings, sociolinguistics, pragmatics and specialty language.

Sophie Kraeber, Université de Poitiers, FoReLLIS (UR 15076)

Étude des séquences fonctionnelles/pragmatiques et de leur enchaînement dans un corpus de commentaires esportifs

Le commentaire sportif remplit diverses fonctions telles que la description, l’évaluation ou l’explication des actions des joueur.ses ou encore la spectacularisation de la rencontre, en partie déterminées par des contraintes discursives (Mathon et al. 2015). En lien avec ces fonctions, les locuteur·ices ont recours à des marqueurs linguistiques qui participent à rendre le commentaire sportif identifiable en tant que genre de discours (Deulofeu 2000). À contre-sens de la dichotomie classique entre commentaire play-by-play (commentaire synchrone, majoritairement descriptif, des actions en direct) et commentaire color (commentaire décorrélé des images, majoritairement analytique ou narratif), plusieurs travaux montrent que les fonctions discursives se mêlent dans le commentaire sportif (Thomas 2015). Pour notre communication, nous nous intéressons à la possibilité de délimiter des séquences fonctionnelles dans le commentaire de League of Legends, un jeu vidéo/esport majeur, afin de déterminer si ce type de discours médiatique émergeant « fait genre » avec le commentaire de sports non-électroniques sur les plans thématique, organisationnel et cohésif.

DEULOFEU José, 2000, “Les commentaires sportifs constituent-ils un « genre », au sens linguistique du terme ?”, in BILGER M. (Ed.), Corpus : Méthodologie et applications linguistiques, Paris : Champion.

MATHON Catherine, BOYÉ Gilles, AUGENDRE Sandra & KUPSC Anna, 2015, “Contraintes sur le discours et genre de discours contraint : le commentaire sportif télévisé en direct”, Discours, 17.

THOMAS Guillaume, 2015, Les commentaires sportifs télévisés en anglais : caractérisation d’un genre de discours spécialisé, Thèse de doctorat, BÉJOINT H. (Dir.), Université Lumière Lyon 2.

Sophie Kraeber est doctorante en linguistique anglaise au laboratoire FoReLLIS de l’Université de Poitiers. Sa thèse, dont la soutenance est prévue le 8 janvier 2025, porte sur le statut générique du commentaire de sports électroniques par rapport au commentaire de sports non-électroniques, à travers l’analyse de plusieurs niveaux linguistiques sur un corpus oral bilingue anglais-français. Ses recherches s’inscrivent plus largement dans l’étude des productions discursives en contexte (vidéo)ludique et esportif.

Élisa Marcadet, Université de Tours

Étude grapho-phonématique de l’évolution de [ɣ] en moyen-anglais dans le corpus du Surtees Psalter

Le moyen-anglais, état de la langue anglaise entre 1150 et 1500, est une période transitoire entre le vieil-anglais et l’anglais moderne, période au cours de laquelle la langue subit d’importants changements. Par exemple, le vieil-anglais possédait deux fricatives vélaires, [ɣ] sonore et [x] sourde, qui se sont affaiblies au cours de l’évolution de l’anglais, et alors que [x] subsiste en anglais moderne, [ɣ], en revanche, a disparu de la langue, se transformant d’abord en [w] au XIIIe siècle avant de se combiner avec la voyelle précédente. Écrite <g> en vieil-anglais, elle est remplacée progressivement par <ou> puis par <w>, qui lui se maintient jusqu’en anglais moderne : v.a. būgan > m.a. bǒuen ou bǒwen > a.m. bow (verbe). Le texte du Surtees Psalter (XIIIe et XIVe s.) présente de multiples variantes graphiques pour représenter [w], en particulier dans des mots qui possédaient [ɣ] en vieil-anglais. Pour le verbe bow, le corpus contient les formes boẏe, boye, bogh, boẏhe, boyhe, ou begh. Ce qui est intriguant, c’est que <w> était employé par les scribes du Surtees Psalter, ce qui indique qu’il faisait partie des systèmes d’écriture des copistes, et que pour le nom bow (arc), m.a. bǒue ou bǒwe, le corpus présente des formes telles que : bow ou bowe, en plus de boẏe, boye, bogh, boẏhe, ou boyhe. Cette communication étudiera le cas de l’évolution de [ɣ] du vieil-anglais à l’anglais moderne, à partir du corpus du Surtees Psalter, en considérant le moyen-anglais comme période transitoire, du point de vue de la grapho-phonématique. L’accent sera mis en particulier sur les différences d’utilisation du <y> et du <ẏ>, sur le lien entre [ɣ] et le phénomène de palatalisation ([ɣ] > [j]), ainsi que l’étude sur l’emploi de <yh> ou <ẏh> comme potentiel digraphe. 

Bibliographie

Stévanovitch, C. (2008). Manuel d’histoire de la langue anglaise : Des origines à nos jours (Nouvelle édition). 

Horobin, S., & Smith, J. J. (2002b). An Introduction to Middle English. Dans Edinburgh University Press  

Lass, R. (1992). The Cambridge History of the English Language. Dans N. Blake (Éd.), Cambridge University Press (Vol. ii). 

Minkova, D. (2014b). A Historical Phonology of English. Edinburgh Textbooks on the English Language – Advanced. 

Middle English Dictionary. Ed. Robert E. Lewis, et al. Ann Arbor: University of Michigan Press, 1952-2001. Online edition in Middle English Compendium. Ed. Frances McSparran, et al.. Ann Arbor: University of Michigan Library, 2000-2018. <http://quod.lib.umich.edu/m/middle-english-dictionary/>. 

Sources primaires : London: British Library, MS. Cotton Vespasian D.7, London: British Library, MS. Egerton 614, London: British Library, MS. Harley 1770, Cambridge: Corpus Christi College, MS 278, Oxford: Bodleian Library, MS. Bodley 921, and Oxford: Bodleian Library, MS. Bodley 425. 

Élisa Marcadet est membre du Laboratoire Ligérien de Linguistique (LLL) ; (UMR 7270, Universités d’Orléans et de Tours, CNRS, Bibliothèque Nationale de France) depuis 2019, Lauréate du Prix Geneviève Nore 2020, ingénieure d’études dans le projet ANR PsalteRATIO depuis la rentrée 2023,  et en quatrième année de thèse de doctorat sous la direction de Pr. F Toupin, Pr. P Honeybone, et Dr. I. Sasu.  Le Surtees Psalter (13e et 14e siècles) : édition critique et étude grapho-phonématique est une thèse pluridisciplinaire paléographique et linguistique  sur le moyen-anglais qui allie des méthodes d’humanités numériques et de recherches grapho-phonématiques pour proposer une édition critique XML-TEI des six versions du Surtees Psalter et une étude linguistique en phonologie historique de l’anglais.  

Romane Marcon, Université Grenoble Alpes

La construction X’s way en contexte : analyse pragmatique des stratégies de persuasion dans des livres de conseils en nutrition

La construction X’s way décrit le mouvement du sujet le long d’un chemin représenté par le groupe à droite de way, mais ce mouvement est souvent réalisé au moyen d’un verbe qui n’exprime habituellement pas un déplacement. Ainsi, dans l’énoncé They ate their way to happiness, c’est l’action de manger qui permet d’atteindre le bonheur. Ce n’est pas au fonctionnement théorique de la construction que nous nous intéresserons pour cette communication, mais aux enjeux pragmatiques de l’utilisation d’une telle construction en contexte. En effet, la construction n’est pas utilisée de la même manière dans tous les discours et ne crée les mêmes effets chez le lecteur, ce qui permet alors aux auteurs de jouer sur les représentations communes implicites. L’analyse de ces représentations au sein d’un type de discours spécifique, les conseils en nutrition, dont le but est de persuader le lecteur de changer ses habitudes afin de parvenir à maigrir, mais également de vendre leur méthode parce qu’elle serait efficace, permet d’interroger le rôle de la construction X’s way en contexte, et d’examiner les présupposés liés à la nutrition et comment ils sont utilisés en discours. Cette brève présentera une amorce d’analyse des données collectées dans des livres de conseils en nutrition. Il s’agira d’examiner les stratégies principales des auteurs quand ils emploient la construction X’s way avec un verbe lié à l’alimentation.

Romane Marcon est doctorante contractuelle en linguistique anglaise, en première année de thèse à l’Université Grenoble Alpes. Elle réalise sa thèse, intitulée « La pragmatique de la construction X’s way dans les livres de conseils en nutrition », sous la direction de Laure Gardelle (Université Grenoble Alpes). Elle a également réalisé son mémoire de M2 sur le même sujet, « Les constructions X’s way avec eat : étude de cas dans les livres de conseils en nutrition » (ENS de Lyon, 2024).

Melissa Martin Kemel, Université Lyon 3

Les procédés de formation des euphémismes au sein des cycles d’euphémismes en anglais

Phénomène discursif et contextuel, l’euphémisme est défini comme la substitution d’un terme négativement connoté par un terme plus neutre (Jamet 2010 : 31) ou mélioratif (Burridge 2012 : 11), le terme désignant ainsi l’effet produit par cette substitution mais également l’expression le produisant. Néanmoins, un euphémisme n’est pas forcément voué à le rester : il peut être amené à être remplacé, entrainant des « cycles d’euphémismes », tel que le cycle handicapped, disabled et physically challenged, ayant tour à tour euphémisé le lexème crippled. Nous nous sommes ainsi demandé si les mêmes stratégies de formation et propriétés lexicales, sémantiques et conceptuelles étaient conservées – ou abandonnées – d’une substitution à l’autre. Cette présentation se concentrera sur l’analyse des différents euphémismes des lexèmes crippled, lunatic et retarded, figurant dans un guide des mots du handicap édité par les Nations-Unies. Après avoir défini les concepts utilisés et présenté le cadre théorique et les procédés de formation des euphémismes, une partie sera consacrée à l’analyse des données en elles-mêmes et au regard de leurs cycles. S’ensuivra la présentation de nos résultats concernant la formation morphologique et lexicale de ces occurrences au sein des différents cycles sélectionnés.  

Bibliographie

Burridge, Kate. « Euphemism and Language Change: The Sixth and Seventh Ages », Lexis [Online], 7 | 2012, Online since 25 June 2012, consulté le 30 novembre 2024.  

DOI : 10.4000/lexis.355 

Jamet, Denis. « Historique et procédés linguistiques de l’euphémisme », Empreintes de l’euphémisme. Tours et détours. (Eds. Denis Jamet et Manuel Jobert). L’Harmattan, 2010. pp. 31-49.  

Melissa Martin-Kemel est doctorante en linguistique anglaise. Son travail de thèse porte sur l’utilisation et la formation de l’euphémisme dans le discours politique en France et aux États-Unis, sous la direction de Denis Jamet-Coupé (Université Jean Moulin Lyon 3 – Centre d’Études Linguistiques – Corpus, Discours et Sociétés).  

Caroline Marty & Marie Turlais, Sorbonne université

Étude des emplois nominaux de LET en anglais – un marqueur en transition ?

Cette communication s’intéresse à l’emploi nominal du marqueur LET. Si son statut de verbe est largement attesté, ses emplois nominaux sont plus rares. Selon l’Oxford English Dictionary, a let signifie une obstruction en tennis et en droit (dans l’expression without let or hindrance), ou une location immobilière. Par ailleurs, l’emploi de a let,pour signifier un dysfonctionnement, existe également en informatique et en mécanique. On note par ailleurs que LET est aussi à l’origine de noms composés, en LET + particule adverbiale (letdown, let up, let off, etc.) et, plus rarement, en LET + V (let-go). Notre étude s’appuie sur une base de données de 350 occurrences de LET nominal, extraites du Corpus of Contemporary American English (COCA) et de l’English Web Corpus 2021 (Sketch Engine) (EWC). Cette étude, qui propose un panorama des différents emplois nominaux de LET(-) en anglais contemporain, tend à prouver que LET est un marqueur sémantiquement ambigu (dénotant à la fois la permission et l’obstacle) qui, même lorsqu’il est employé comme nom, ne possède pas toutes les caractéristiques prototypiquement associées à cette partie du discours. Il s’agit donc d’un marqueur en transition, illustrant un phénomène bien plus général : celui de la perméabilité des parties du discours dans la langue. 

Caroline Marty est maîtresse de conférences en linguistique anglaise à Sorbonne Université et membre du laboratoire CELISO. Sa recherche porte principalement sur l’interface syntaxe/sémantique, plus particulièrement dans le domaine de la complémentation verbale. Elle s’intéresse également à la productivité de certains phénomènes d’affixation et de composition lexicale. Elle travaille actuellement sur l’expression de la permission en anglais contemporain. 

Marie Turlais est maîtresse de conférences en linguistique anglaise à Sorbonne Université et membre du laboratoire CELISO. Sa recherche porte sur le domaine nominal, et elle adopte une approche syntaxique et sémantique du nom et du syntagme nominal, en particulier concernant les noms composés. Elle travaille sur des noms de métiers de l’anglais contemporain et les représentations sociales associées à ces dénominations. 

Erwanne Mas, Université Toulouse Jean Jaurès

Regional Dynamics in Australian English Diphthongs

This study examines regional variation in Australian English (AusE) vowels, focusing on diphthong transitions. Spontaneous speech data from Queensland and New South Wales speakers in the PAC-Australia corpus (Mas & Przewozny, 2023) was analyzed using a dynamic formant technique, i.e., the Discrete Cosine Transform or DCT, which captures diphthong trajectories (Watson & Harrington, 1999). 

Dynamic analysis showed greater regional variation in AusE diphthongs compared to static, target-based methods (Docherty et al., 2015, 2018; Cox & Palethorpe, 2019; Cox & Docherty, 2024), highlighting the transitional nature of diphthongs. This study tested three hypotheses: Queensland speakers exhibit greater diphthongization in GOAT /əʉ/ than New South Wales speakers; Queensland speakers show more monophthongization in GOOSE /ʉː/ and NEAR /ɪə/, particularly among female speakers; and Queensland female speakers produce more dynamic offglides in THOUGHT /oː/. 

Results confirm significant regional and gender-based variation, with Queensland speakers exhibiting stronger diphthongization and dynamic transitions, especially in female speakers. These findings underscore the value of dynamic approaches to vowel transitions in capturing regional accents of AusE and social identity (Docherty et al., 2015; Cox & Palethorpe, 2019). This study highlights how regional, gendered, and transitional factors influence AusE variation, advancing sociophonetic research on accent perception and identity

References

Cox, F., & Docherty, G. (2024). Sociophonetics and vowels. In C. Strelluf (Ed.), Routledge Handbook of Sociophonetics (pp. 114–142). Abingdon, UK: Routledge.   

Cox, F., & Palethorpe, S. (2019). Vowel variation across four major Australian cities. In S.

Docherty, G., Foulkes, P., Gonzalez, S., & Mitchell, N. (2018). Missed connections at the junction of sociolinguistics and speech processing. Topics in Cognitive Science, 10(4), 759–774. https://doi.org/10.1111/tops.12342   

Docherty, G., Gonzalez, S., & Mitchell, N. (2015). Static vs dynamic perspectives on the realisation of vowel nuclei in West Australian English. In  Proceedings of the 18th International Congress of Phonetic Sciences (ICPhS 2015).  

Mas, Erwanne, Przewozny, Anne, 2023, Corpus Phonology of Contemporary English: Australia. CLLE (CNRS UMR 5263) ; LPL (CNRS UMR 7309) ;  CREA (EA 370) ; CLILLAC-ARP (EA 3967)   

Watson, C. I., & Harrington, J. (1999). Acoustic evidence for dynamic formant trajectories in Australian English vowels. The Journal of the Acoustical  Society of America, 106(1), 458–468. 

Erwanne Mas, who previously studied at the École Normale Supérieure in Lyon in the Department of Languages, Literatures, and Cultures, is currently a PhD candidate in English phonology at the University of Toulouse Jean Jaurès under the supervision of Anne Przewozny-Desriaux (CLLE – UT2J). Her doctoral research examines vowel variation in Australian English (AusE), focusing on its phonological and sociophonetic aspects.

Éric Mélac, Université Paul Valéry – Montpellier 3

La périphrase have to est-elle en train de transitionner vers le domaine inférentiel ?

Cette présentation vise à étudier l’évolution sémantique de la périphrase have to. Bien que sa fonction inférentielle demeure minoritaire, je montrerai qu’elle connaît depuis plusieurs décennies un élan notable. 

En m’appuyant sur des travaux portant sur have to (Westney 1995, Larreya 2009, Serpault 2017 inter alia), je proposerai une analyse des conditions de cet emploi par un ensemble de tests sémantiques et en m’appuyant sur une étude que j’ai menée à partir d’un questionnaire d’acceptabilité impliquant 8 locuteurs d’anglais britannique et 8 d’anglais américain. Il en ressort que have to est plus inférentiel qu’épistémique et possède un sens plus restreint que must car il se limite aux inférences qui reposent sur le raisonnement logique et n’est pas compatible avec les inférences spontanées et sensorielles. En revanche, must semble couvrir tout type d’inférence, car aucun énoncé n’a été jugé moins idiomatique avec must inférentiel qu’avec have to inférentiel. Cette enquête sera complétée par une analyse quantitative à partir du corpus COHA, qui révèle plusieurs indices d’une progression de have to inférentiel. Bien que have to ait un sens inférentiel dans une minorité de cas au 21e siècle (3,2%), sa fréquence connaît une hausse exponentielle depuis la moitié du 20e siècle. La hausse fréquentielle nette de have to have V-en indique également l’intégration progressive de have to dans le paradigme des auxiliaires à valeur inférentielle, ce qui confirme la grammaticalisation croissante de cette périphrase en direction de cette catégorie évidentielle.  

Références 

Larreya, Paul. 2009. Towards a typology of modality in language. In Raphael Salkie, Pierre Bussutil & Johan van der Auwera (eds.), Modality in English: Theory and description, 9–29. Berlin, NY : Mouton de Gruyter. 

Serpault, Pauline. 2017. Tentative d’analyse énonciative de have to. Diss. Université de Normandie. 

Westney, Paul. 1995. Modals and periphrastics in English: An investigation into the semantic correspondence between certain English modal verbs and their periphrastic equivalents. Tübingen: Niemeyer. 

Éric Mélac est maître de conférences en linguistique à l’Université Paul Valéry – Montpellier 3. Ses domaines de spécialité sont principalement l’évidentialité, la théorie de la grammaticalisation et la sémantique du groupe verbal. Il a publié des articles dans plusieurs revues internationales, dont English Language and Linguistics, Journal of Linguistics et Journal of Pragmatics. Il a également coordonné deux numéros spéciaux pour Functions of Language (codirigé avec Pascale Leclercq) et Studies in Language

Victoria O’Callaghan, Université Toulouse Jean Jaurès

Transitioning from French Phonology to English Intelligibility: the impact of L1 transfer on speech perception

Transitioning from one language to another often results in foreign-accentedness, as learners transfer patterns from their L1 to their L2 when perceiving and producing speech (Best, 1994; Flege, 1995; Flege et al., 2021; Tyler, 2019; Wardhaugh, 1970). However, L1 transfer does not preclude intelligibility, which depends on shared linguistic experiences between speakers and listeners (Bent & Bradlow, 2003; Derwing & Munro 1995, 1997, 2015; Gass & Varonis, 1984; Levis et al., 2020). The present study explores the interphonological system of French speakers’ L2 English and the impact of L1 transfer on intelligibility in an academic context. Thirteen French Psychology researchers were recorded using an adapted PAC protocol (Mairano & Bouzon, 2021; Przewozny et al, 2020), including reading, interactive tasks, and conference presentations. Phonological analysis focused on vowel contrasts and consonants /h/, /θ/, and /ð/. Results showed vowel overlap and context-dependent fricative substitutions, highlighting L1 transfer effects. To assess intelligibility, perception tasks were conducted with French and English listeners, comparing French-accented and SBE-accented speech. Tasks included transcription, cloze tests, and comprehension questions, with difficulty ratings collected via Likert scales. Findings revealed that English listeners found French-accented speech less intelligible, while French listeners were less affected by accent variation. 

References 

Bent, T., & Bradlow, A. R. (2003). The interlanguage speech intelligibility benefit. The Journal of the Acoustical Society of America, 114(3), 1600-1610. 

Best, C. T. (1994). The emergence of native-language phonological influences in infants: A perceptual assimilation model. The development of speech perception: The transition from speech sounds to spoken words, 167(224), 233-277. 

Derwing, T. M., & Munro, M. J. (1997). Accent, intelligibility, and comprehensibility: Evidence from four L1s. Studies in second language acquisition, 19(1), 1-16. 

Flege, J. E. (1995). Second language speech learning theory, findings, and problems. Speech perception and linguistic experience: Issues in cross-language research/York

Gass, S., & Varonis, E. M. (1984). The effect of familiarity on the comprehensibility of nonnative speech. Language learning, 34(1), 65-87. 

Flege, J. E., Bohn, O. S., & Aoyama, K. (2021). The revised speech learning model (SLM-r). Second language speech learning: Theoretical and empirical progress, 10(9781108886901.002). 

Levis, J., Derwing, T. M., & Munro, M. J. (2020). Changes in L2 pronunciation: 25 years of intelligibility, comprehensibility, and accentedness. Journal of Second Language Pronunciation, 6(3), 277-282. 

Mairano, P., & Bouzon, C. (2021, September). Implementing an L2 perception module for IPCE-IPAC. In AC 2021 conference (Phonologie de l’Anglais Contemporain)

Munro, M. J., & Derwing, T. M. (1995). Processing time, accent, and comprehensibility in the perception of native and foreign-accented speech. Language and speech, 38(3), 289-306. 

Munro, M. J., & Derwing, T. M. (2015). A prospectus for pronunciation research in the 21st century: A point of view. Journal of Second Language Pronunciation, 1(1), 11-42. 

Przewozny, A., Viollain, C., & Navarro, S. (2020) The Corpus Phonology of English. Edinburgh University Press. 

Tyler, M. D. (2019). PAM-L2 and phonological category acquisition in the foreign language classroom. A sound approach to language matters–In honor of Ocke-Schwen Bohn, 607-630. 

Wardhaugh, R. “The contrastive analysis hypothesis.” TESOL quarterly, 1970, pp.123-130. 

Victoria O’Callaghan is a PhD student supervised by Pr. Anne Przewozny-Desriaux and Pr. Julie Lemarié at the University of Toulouse II Jean Jaurès. She has obtained a degree in Modern Foreign Languages (French, Spanish, Italian) from the University of Portsmouth and holds an MA degree in English Studies from the University of Toulouse II Jean Jaurès. She has worked as a teacher of L2 English for 10 years, mainly in higher education. As part of the CLLE laboratory (CNRS UMR 5263), she helps to coordinate the PICL! Project, which involves using embodied phonology at secondary school to improve students’ pronunciation of L2 English and self-efficacy beliefs. Her research interests include investigating the relationship between intelligibility, comprehensibility and L2 interphonology and looking at ways to improve motivation and pronunciation in the classroom. 

Blandine Pennec, Université Toulouse Jean Jaurès

L’expression not to say : transition au service d’une gradation et mécanisme du « dire sans dire » ?

La séquence not to say, en tant qu’expression métalinguistique, permet généralement la mise en relation de deux segments de statut syntaxique équivalent. C’est ce qui apparaît dans l’exemple suivant, où not to say favorise la transition entre les termes responsibility et guit 

Today, the physicists who participated in forging the most formidable and dangerous weapon of all times are harassed by an equal feeling of responsibility, not to say guilt. (COCA, BLOG, 2012) 

Les propriétés syntaxiques de cette mise en relation seront examinées, et mises en contraste avec celles d’une structure de coordination. Puis les rapports sémantiques entre les deux segments seront passés au crible, sachant que le second se présente dans un rapport de gradation potentielle par rapport au premier, que l’orientation argumentative soit positive ou négative. Différentes configurations seront mises en lumière afin de détailler ce rapport de gradation. C’est ensuite la valeur de l’expression not to say qui sera examinée, sachant qu’elle confère un statut complexe au segment qu’elle introduit. En effet, ce segment est présenté comme n’étant pas pris en charge par l’énonciateur.  L’étude montrera toutefois que l’emploi de not to say est sous-tendu par un mécanisme de prétérition, consistant à feindre de ne pas dire tout en disant. Le second segment fait ainsi l’objet d’un statut particulier conduisant à sa mise en saillance.  

Bibliographie indicative : 

Authier-Revuz, Jacqueline, 2004. « Le fait autonyme : Langage, langue, discours- Quelques repères », Parler des mots, le fait autonymique en discours, Paris, Presses de la Sorbonne Nouvelle, p.67-96. 

Authier-Revuz J., « Les non-coïncidences du dire et leur représentation méta-énonciative », Linguisticae Investigationes, XVII-1, John Benjamins Publishing Company, Amsterdam / Philadelphie, p. 239-252, 1993. 

Col, Gilles, 2011. « Focalisation, saillance et instruction de construction du sens », in La Focalisation, P. Cappeau et S. Hanote (dir), Presses Universitaires de Rennes, 2011 : 84-101. 

Culioli A., Pour une linguistique de l’énonciation. Opérations et représentations, Coll. l’Homme dans la Langue, tome 1, Ophrys, Paris, 1990. 

Filippi-Deswelle C., « Etude énonciative de if et though antéposés », Linx, Revue des linguistes de l’université Paris Ouest Nanterre La Défense, 41, p. 75-91, 1999.  

Franckel, Jean-Jacques, « Au cœur de l’indicible : le verbe dire », LINX, N° spécial, p. 53-59. 

Blandine Pennec est Professeur de linguistique anglaise à l’Université Toulouse II – Jean Jaurès et membre du laboratoire CAS (Centre for Anglophone Studies). Elle a été directrice adjointe de l’UFR LLCE à Toulouse durant cinq ans, et enseigne principalement dans les préparations au CAPES et à l’Agrégation, ainsi qu’en M2R. Du point de vue de la recherche, elle est co-responsable de l’axe 1 du CAS. Elle travaille essentiellement en linguistique énonciative ainsi qu’en pragmatique. Elle a notamment publié une monographie sur les réajustements du discours (en versions française et anglaise) aux éditions ISTE, ainsi qu’un autre ouvrage individuel sur les mots de la Covid-19, aux éditions Artois Presses Université.

Olivia Reneaud-Jensen, Sorbonne Université

Modalité et parcours préconstruits dans les constructions exclamatives cachées : de l’explicite à l’implicite

Cette communication se concentrera sur les constructions exclamatives cachées, c’est-à-dire sur les constructions de la forme I just can’t get over the connections that I’ve made, the people that I’ve met, Can you believe the sass coming out of his mouth? et It’s fascinating the storylines people can come up with. Dans ces constructions, un syntagme nominal est enchâssé dans un prédicat exclamatif. Toutes expriment l’exclamation scalaire : en d’autres termes, toutes permettent d’exprimer le constat d’un haut degré (ici, par exemple, le nombre de personnes rencontrées). Nous montrerons d’abord que toute exclamation cachée présente un sens modal, qu’il soit implicite ou explicite. Une deuxième partie sera consacrée à la possible genèse de ces constructions. En nous appuyant sur la syntaxe-sémantique cottienne (1999), d’inspiration guillaumienne, nous mettrons en évidence les opérations préconstruites afin de cerner les étapes (a) où se construit le sens modal et (b) où ce sens modal devient implicite. Enfin, dans une troisième partie, nous mettrons en lumière les facteurs qui semblent favoriser le passage d’une modalité explicite. Nous montrerons que parmi les constructions exclamatives cachées, certaines présentent une affinité avec certains contextes, qui semblent alors favoriser l’explicitation de cet auxiliaire de modalité. Ces facteurs seront enfin mis en évidence.

Olivia Reneaud-Jensen est PRAG à Sorbonne Université. Sa thèse, effectuée sous la direction de Mme Elise Mignot, porte sur les constructions exclamatives du type « It’s amazing the car he bought » en anglais contemporain.

Publications :

Reneaud-Jensen, Olivia et Elise Mignot. « God, it’s amazing the junk people will buy! When a

Construction Impacts Lexical Choices: The Case of Nouns in Concealed Exclamations », Nouns and the Morphosyntax / Semantics Interface, dirigé par Laure Gardelle, Élise Mignot et Julie Neveux, Springer, New York, 2024, p. 269-292.

Reneaud-Jensen, Olivia. « Les exclamations cachées de la forme It’s amazing the car he bought : l’enchâssement du syntagme nominal, entre rupture syntaxique et continuité sémantique », Anglophonia [En ligne], 36 | 2023, mis en ligne le 21 novembre 2023 ; DOI : https://doi.org/10.4000/11qbk.

Marine Riou, Université Lumière Lyon 2 ; Institut Universitaire de France 

Questions alternatives et polaires-alternatives en anglais oral spontané

Cette étude se penche sur deux formats de question rares en interaction ordinaire : les questions alternatives (1) et les questions polaires-alternatives (2) :  

(1) JUDG was this agreement in ´writing or verbal. 

MITC completely verbal. 

(2) PATR did you wanna do something like ´tha:t or no, 

CORI yea:h. 

Aucune étude interactionnelle ne s’est penchée sur les questions polaires-alternatives, considérées comme une sous-catégorie des questions alternatives par Huddleston et Pullum (2002). Cette étude propose une analyse du fonctionnement des questions alternatives et polaires-alternatives en interaction dans les corpus Santa Barbara et MICASE. Les résultats suggèrent que la prosodie des questions polaires-alternatives les rapproche effectivement des questions alternatives. Cependant, les questions polaires-alternatives semblent plutôt être traitées par les participants comme des questions polaires.

Marine Riou est maîtresse de conférences en linguistique à l’Université Lumière Lyon 2 et membre junior de l’Institut Universitaire de France. Ses recherches portent sur la grammaire et la prosodie dans les interactions orales spontanées : conversations ordinaires en anglais américain et appels d’urgence médicale en anglais australien et en français.

Julie Rouaud, Université Sorbonne Nouvelle

The FrenCan database: crossing dictionary and corpus evidence in the study of French loanwords in Canadian English

In the context of relatively early and frequent contacts between French-speaking and English-speaking linguistic communities on Canadian territory, French is given as the most important source of borrowings in Canadian English (Dollinger & Brinton, 2008). Yet, studies on Canadian lexicon mostly tackle English Canadianisms as markers of a distinct Canadian variety (Barber, 2008; Boberg, 2010). 

In this talk, we will study how French loanwords have shaped Canadian English through time and contributed to its specificity. 

For that purpose, a historical lexical database of French-origin Canadianisms, called FrenCan, has been created, taking into account direct and indirect loanwords from French, but also calques (Rouaud, 2019). These borrowings have been extracted from and verified in very diverse sources: dictionaries, lexical studies on Gallicisms in Quebec English and various corpora. Relying on both dictionary and corpus evidence proves beneficial to alleviate the limits of relying solely on dictionaries on the one hand, and to enrich FrenCan on the other hand. Moreover, the quantitative and qualitative analyses of FrenCan show that French loanwords tend to follow the same general tendencies as in other languages, but also that they can be gathered into categories and periods consistent with the evolution of the contact situation between French and English through time. 

References 

Barber, Katherine (2008). Only in Canada You Say. A Treasury of Canadian Language. Don Mills: Oxford University Press. 

Boberg, Charles (2010). The English Language in Canada: Status, History and Comparative Analysis. Cambridge: Cambridge University Press 

Dollinger, Stefan & Laurel J. Brinton (2008). “Canadian English Lexis: Historical and Variationist Perspectives”. In: Anglistick: International Journal of English Studies 19.2, pp. 43-64. 

Rouaud, Julie (2019). Lexical and Phonological Integration of French Loanwords into Varieties of Canadian English Since the Seventeenth Century. PhD Thesis. Toulouse: Université Toulouse Jean Jaurès. 

Julie Rouaud is Associate Professor of English Phonology at the University of Paris Sorbonne Nouvelle. Her current research interests include corpus phonology, sociolinguistic variation and the interface between lexicon and phonology, but also teaching/learning of English in the French context.

Camille Ternisien, Université de Lorraine

Light verb constructions: constructional changes and constructionalization

This paper will examine light verb constructions (LVCs) such as have a try, give a yell, take a shower, or make a claim with a diachronic perspective. Could the constructional changes (Hilpert 2013; Hopper & Traugott 2003: XV) LVCs have experienced in their historical development qualify as a case of constructionalization (i.e. the process through which a new cognitively entrenched form-meaning pair emerges in the language of a community of speakers – Rostila 2004; Traugott & Trousdale 2013)?

LVCs have received relatively little comment in the context of Construction Grammars (see Boas 2014b, Wittenberg et al., 2014), although their specific formal and semantic characteristics support their analysis as constructions under the CG frame (i.e. a complex linguistic form that combines form and meaning – see Goldberg 1995). Their recurrence, historical development and productivity are further arguments in favour of identifying them as constructions stored in the speakers’ mental contruct-i-con. Besides, LVCs convey a constructional meaning: the synergy of the constituents creates meaning (and not just the deverbal noun), and the schema of the construction itself invites a telic reading of the event.

This paper will thus focus on classifying LVCs according to different level of schematicity (macro-, meso-, micro-constructions and constructs – Traugott 2008:236) and account for the historical constructional changes LVCs have gone through.

References

Boas, Hans C. (2014b). “Zur Architektur einer konstruktionsbasierten Grammatik des Deutschen.” In: Lasch, Alexander & Ziem, Alexander (Hrsg.): Grammatik als Netzwerk von Konstruktionen. Sprachwissen im Fokus der Konstruktionsgrammatik (= Sprache und Wissen 15). Berlin: de Gruyter. 37-63.

Goldberg, Adele E. (1995). Constructions: A construction grammar approach to argument structure. University of Chicago Press.

Hilpert, M. (2013). Constructional change in English: Developments in allomorphy, word formation, and syntax. Cambridge/New York: Cambridge University Press.

Hopper, P. J., & Traugott, E. C. (2003). Grammaticalization (2nd ed.). Cambridge: Cambridge University Press.

Rostila, J. (2004). Lexicalization as a Way to Grammaticalization. In F. Karlsson (Ed.), Proceedings of the 20th Scandinavian Conference of Linguistics, Helsinki, January 7-9, 2004 (University of Helsinki, Department of General Linguistics, Publications No. 36). University of Helsinki, Department of General Linguistics.

Traugott E. (2008). « ‘All that he endeavoured to prove was …’: On the emergence of grammatical constructions in dialogual contexts », dans R. Kempson & R. Cooper (éds.), Language in Flux: Language Coordination, Language Variation, Change and Evolution, Londres, Kings College Publications, p. 143-177.

Traugott, E. & Trousdale G. (2013). Constructionalization and Constructional Changes. Oxford: Oxford University Press.

Wittenberg, Eva, et al. (2014). « The processing and representation of light verb constructions. » Structuring the argument. 61-80.

Camille Ternisien is a lecturer in English linguistics at the University of Lorraine (Metz). She is interested in diachronic linguistics and Construction Grammars, specifically in relation with issues of fixity and idiomaticity. She is affiliated to the Interdisciplinarity in English Studies research unit (UR 2338).

She defended her thesis entitled ‘Have a bite, have a bash, have a taste and a smell: a study of a selection of atypical light verb constructions (in Modern and contemporary English)’ in 2020 (under the supervision of Fabienne Toupin – Tours university), while on a five-year teaching position at Heriot-Watt University in Edinburgh (2018-2023). Prior to this, she was on a teaching and research position (A.T.E.R.) at Tours University (2014-2018).

https://idea.univ-lorraine.fr/membres/ternisien-camille