Atelier ETUDES MANUSCRITES

Adrien Bresson – ATER, Université Jean Monnet, Saint-Etienne

Éditer et traduire les Carmina minora de Claudien : regards croisés sur une tradition manuscrite et ses éditions britanniques

La transmission manuscrite des Carmina minora de Claudien constitue le témoignage de l’évolution des pratiques éditoriales et de traduction au fil des siècles. Ces courts poèmes, souvent négligés au profit des grandes œuvres épiques de l’auteur, occupent pourtant une place essentielle dans l’étude de la littérature tardo-antique. Cette communication propose d’examiner, à travers une approche interdisciplinaire, les spécificités de la tradition manuscrite des Carmina minora et les enjeux qu’elle pose pour leur édition critique, notamment à travers les éditions britanniques, et leur traduction.

Nous nous concentrerons sur les éditions britanniques, en croisant les perspectives offertes par la critique textuelle, la traductologie et l’histoire des idées. Nous mettrons en lumière les choix interprétatifs des éditeurs britanniques, tout en discutant leur impact sur la compréhension moderne de ces textes. Ce travail soulignera également comment l’étude des Carmina minora permet de renouveler notre regard sur la figure de Claudien et sur les mécanismes de transmission des œuvres littéraires de l’Antiquité tardive.

Guillaume Coatalen – MCF, CY Cergy Paris Université

Essai de chronologie de la « secretary hand » de 1500 à 1640 : quels sont les moments de transition ?

Dater une main constitue l’une des tâches les plus courantes mais aussi les plus ardues pour les archivistes mais aussi chercheurs (en histoire, en lettres ou en philosophie) travaillant sur les sources manuscrites. En prenant l’exemple de l’écriture la plus répandue, la « secretary hand », nous examinerons sur quels critères nous nous appuyons pour dater une main située entre 1500 et 1640, en excluant l’état de la langue qui bien souvent nous aide considérablement. Ces critères nous permettront de reconstituer une chronologie de l’évolution de cette écriture avec ses moments de transition. Nous tenterons donc de fournir une base théorique à un travail largement empirique.

Blandine Demotz – Doctorante, CY Cergy Paris Université

Retracer le processus d’écriture individuel : le manuscrit comme enjeu social dans l’étude des documents de Thomas Cromwell

Les manuscrits de Thomas Cromwell, figure centrale de la Réforme anglaise et ministre omniprésent dans les années 1530, offrent un prisme pertinent pour l’analyse des dynamiques entre écriture individuelle et structures sociales durant le règne d’Henri VIII. Loin de n’être que de simples outils administratifs, ces manuscrits incarnent un espace où se croisent pratiques personnelles, stratégies politiques et enjeux institutionnels.

Cette communication propose ainsi d’examiner les manuscrits de Cromwell comme des espaces du processus d’écriture individuel, sans les séparer du contexte social et curial auquel ils appartiennent. À travers une analyse des annotations, ratures et autres traces de révision, nous interrogerons la manière dont l’écriture manuscrite reflète les rapports de pouvoir entre l’épistolier et ses destinataires. Nous montrerons également comment le manuscrit, en tant qu’objet matériel et social, constitue un outil clé dans l’étude des correspondances en général.

Dorian Flores – étudiant de M2, Université Toulouse Jean Jaurès

Du manuscrit grec à l’édition anglaise : pratiques méthodologiques et enjeux critiques autour de Lucien de Samosate

Lucien de Samosate, auteur grec du IIe siècle de notre ère, occupe une place singulière dans la tradition littéraire antique. Ses textes ont traversé les siècles grâce à une transmission manuscrite complexe, donnant lieu à des éditions critiques et à des traductions variées, notamment dans les aires culturelles britanniques et américaines. Cette communication explore les étapes et les défis de ce processus, depuis les manuscrits grecs jusqu’aux éditions anglaises contemporaines.

En adoptant une approche méthodologique combinant critique textuelle, histoire de la réception et analyse des traductions, nous examinerons les choix éditoriaux qui ont façonné la compréhension moderne de l’œuvre de Lucien en confrontant les diverses perspectives et modalités du travail philologique qui peuvent exister. Nous mettrons en lumière les tensions entre fidélité au texte original et interprétation, ainsi que les enjeux idéologiques et culturels sous-jacents aux éditions anglaises. Ce regard critique permettra de mieux saisir comment l’héritage de Lucien a été modelé par des pratiques érudites, tout en soulignant les défis permanents que pose l’édition des textes anciens.

Ileana Sasu – MCF, Université de Tours

Titre et résumé non communiqués